mai 6, 2024

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« Ce sont des tueurs en série »: comment les crabes bleus détruisent l’industrie de la pêche dans le sud de la France

« Ce sont des tueurs en série »: comment les crabes bleus détruisent l’industrie de la pêche dans le sud de la France

Depuis trois ans, la lagune de Canet-en-Roussillon, dans le sud de la France, est envahie par un crabe bleu qui dévore tout sur son passage.

Les scientifiques tentent de déterminer la cause de l’invasion, mais pour l’instant, le seul moyen de contrôler les chiffres est la pêche. Le crabe est si délicieux que les restaurateurs locaux envisagent de le mettre au menu.

A Canet-en-Roussillon, deux pêcheurs, Yves Rougé et Jean-Claude Pons, sont assis à l’arrière de leur camionnette en attendant leur remise. Pêche Inscriptions auprès du responsable du site. Dehors, la Tramontane du nord-ouest souffle sur les pêcheurs presque déserts Village.

Depuis le début de l’invasion en 2020, les deux amis ont méticuleusement noté le nombre de crabes bleus qu’ils ont pêchés. « On a commencé à les voir en 2017, et ça fait cinq ou six ans qu’ils sont là », explique Jean-Claude Pons. « On en a vu un ou deux, puis dix, et puis c’était des kilos tous les jours. »

Pons est pêcheur d’anguilles depuis plus de 35 ans. Aujourd’hui, il est complètement dépassé par la prolifération de ces crustacés. les anguilles, Poisson, AlguesLe crabe bleu dévore tout sur son passage.

Quand il s’installe quelque part, il menace la biodiversité locale, surtout quelque chose comme ça natation Le crabe se déplace rapidement et peut parcourir jusqu’à 15 kilomètres par jour.

Ainsi, pendant deux ans, l’activité de pêche à l’anguille d’Yves Rougé et Jean-Claude Pons est paralysée.

« Chaque jour, nous pêchons six à huit paniers de crabes », raconte Yves Rougé. « En août 2022, nous avons pêché 600 kg par jour ! » Les crabes ont anéanti la plupart de leurs proies filetsPar conséquent, de nouveaux avec un potentiel anti-crabe devraient être développés.

Pourquoi y a-t-il des crabes bleus dans un étang mais pas dans l’autre ?

Les pêcheurs, désormais abrités dans une cabane, ont remis leurs rondins au chef de chantier Roland Mivier. Jean-Claude Pons lui dit qu’il n’aime encore personne Crabes Cette année. Le crustacé, qui descend sous terre lorsque la température baisse, n’a pas encore émergé.

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Mais l’année dernière, cette période a été très active. « Je pense que ce sont les niveaux de sel qu’ils n’aiment pas », dit Fisher. Les hivers secs ont réduit le volume de la piscine, l’augmentant Sel Teneur en eau.

Les pêcheurs ont plusieurs théories : « Je suis sûr qu’il n’y a pas de ponte cette année », assure Yves Rouge. « Nous aurions dû en voir quelques-uns maintenant. » « Il a une durée de vie de deux ans, les adultes sont probablement morts, pas de résurgence… ou pas encore », ironise son coéquipier.

Selon Roland Mivier, de loin, Fou de Bassan est le bassin le plus touché. « Son seul prédateur Pieuvre, qui aime les pierres. Parce que les étangs sont pleins de boue et de sable, il n’y a pas de crabes autour pour se nourrir. Autre des lacs Les côtes méditerranéennes françaises sont jusqu’à présent épargnées par les crustacés envahissants agressifs.

Mais Christophe Guinot, une huître l’agriculteur A la piscine voisine de Leucate, il ne peut s’empêcher de se sentir « très anxieux ».

Alors qu’il accueille ses clients dans sa cabane ostréicole au bord du « grav » de Leucate, un chenal étroit qui relie le lagon à la mer, il prévient des dangers de la créature : « Ce sont des tueurs en série, pas forcément. Tuer pour manger. Et ils attaquent tout ! Nager, ramper, Être enterré, même les mousses… »

L’impact sur sa production d’huîtres est actuellement « vraiment négligé ». Bien que les deux lagunes soient distantes de quinze kilomètres, il n’y a pas beaucoup d’écrevisses dans la lagune de Leukate. « Pourquoi n’y a-t-il rien ici ? demande l’ostréiculteur. « C’est un Mystère. »

Comment les scientifiques aident à résoudre le mystère du crabe bleu

« On est vraiment perdus, on vit au jour le jour », soupire Jean-Claude Ponce. Après cette invasion, les pêcheurs de fous de Bassan n’avaient plus de revenus. Ils disent avoir « bloqué » une étude scientifique pour étudier ce fameux crabe bleu ‘Callinectes sapidus’ devant débuter en décembre 2022.

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Environ 400 000 € de financement ont été débloqués au cours des deux dernières années, dont 166 000 € vont à la fourniture de crabes aux pêcheurs. Scientifiques. Cette étude porte sur le comportement et la biologie espècesDans le but de mieux comprendre pourquoi ce crabe ne se trouve que dans le lagon de Canet-en-Roussillon.

« Créature envahissante Il y a beaucoup d’endroits, mais à Canet, les conditions sont parfaites pour qu’elle persiste et se multiplie », explique Yves Testevis, directeur du Laboratoire marin de Banyuls-sur-Mer, chargé d’étudier la biologie de l’espèce. « Il y a Lien avec la salinité de l’eau, elles vivent bien en mer, mais elles sont vraiment basses, formées uniquement dans les zones salines.

C’est partout un facteur commun qui pose problème : le delta de l’Èbre Espagne, les piscines de Baloo et Picuglia en Corse et la piscine de Canet-en-Roussillon en Occitanie. Toute eau contient une petite quantité de sel. Mais le scientifique prévient que les raisons du développement du crabe sont toujours « multiformes ».

Est-ce un changement des conditions environnementales ou non Prédateurs Or Yves Desdevises ne sait toujours pas pourquoi il prolifère en Méditerranée, puisqu’aucun parasite ne le régule dans son habitat d’origine sur la côte est américaine. Pourquoi privilégie-t-il certains domaines par rapport à d’autres ? L’étude devrait fournir des « éléments intéressants » d’ici un an.

En attendant les premiers résultats, le gouvernement envisage de stationner des poulpes aux sorties « croisées » pour aider à réguler l’espèce. Yves Testeviss convient que pour l’instant, la pêche est la seule solution : « Cela vaut peut-être la peine de créer une filière commerciale pour la surpêche. Mais les locaux doivent déjà en manger. »

Les crabes bleus pourraient-ils devenir un aliment de base de l’alimentation locale ?

En plus de son agressivité et de sa turbidité, ce crabe est particulièrement savoureux.

« J’ai fait une soupe d’écrevisses et c’était extraordinaire », s’enthousiasme Jean Blusenek, maître de cuisine français et chef de cuisine aux Arbousiers, un restaurant à Cerret, près de l’Espagne. frontière.

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Au cœur de l’arrière-pays vallespirien, Plouzennec se promène à travers lui Cuisine, calme à cette période de l’année. « Ça a le goût d’un mélange de crabe brun et d’araignée de mer. Ça a un goût à la plancha. C’est très tendre, et on peut le farcir. »

Il regrette qu’il n’y ait pas de culture « assiette de coquillages » dans la région. Les moules et les huîtres sont les vedettes de cette plage. « Il faut soutenir les pêcheurs et trouver des moyens de rendre ce crabe plus attractif », insiste le chef.

Les pêcheurs de Canet disent avoir tout essayé pour éveiller l’intérêt, mais souvent les prix auxquels ils vendaient le crabe étaient trop bas : « Au plus fort, on le vendait 2 euros le kilo, c’est ridicule. Yves Rougé est d’accord avec le chef et scientifique : « Ce n’est pas un rayon crabe, seuls les asiatiques en achètent souvent. » Et pas pour beaucoup d’argent, seulement 3 € le kilo.

« Heureusement, il y a une étude scientifique, sinon on n’aurait pas continué », soupire Jean-Claude Pons, pointant du doigt de nouveaux filets développés pour résister aux pinces du crabe bleu. La plupart de ceux capturés les années précédentes ont été jetés sur les rives de l’étang avant de blanchir au soleil.

« 100 % des personnes qui m’ont acheté des crabes bleus étaient satisfaites et avaient du crabe bleu écrit dessus. liste C’est une bonne idée », estime Christophe Guinot, qui espère que le crabe deviendra monnaie courante dans l’alimentation locale. « Il faut l’encourager, on ne le fait pas, il y a un ralentissement du secteur de l’emploi », soupire-t-il.

« Pourquoi ne pas lancer un grand festival du crabe bleu ? » demande-t-il en imaginant un événement dans le village de pêcheurs de Canet, avec planchas, ustensiles de cuisine, grills et braseros.

Cela semble être une solution élégante pour contrôler les chiffres tout en aidant l’industrie de la pêche locale à survivre.