mai 28, 2023

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La Chine dépasse la France en Algérie

L’Algérie a abandonné ce qui était son principal partenaire depuis plus d’un siècle et se tourne vers d’autres marchés. En témoigne la récente signature d’un contrat de 1,5 milliard de dollars entre la société nationale algérienne d’hydrocarbures Sonatarch et le groupe parapétrolier britannique Petrofac pour la conception et la construction d’un complexe pétrochimique dans le nord-ouest de l’Algérie. Le complexe produira 550 000 tonnes par an de polypropylène, un matériau plastique utilisé dans l’automobile, la construction et d’autres industries.

Des cadres de la compagnie, accompagnés d’une délégation de cadres de Sonatrach, Asmidal et Algérie Mines, se sont rendus en Chine du 15 au 18 mai pour finaliser de nouveaux contrats avec la Chine. Selon le communiqué de la Sonatrach, cette visite s’inscrit « dans le cadre du développement de la Filière Intégrée des Phosphates, un projet porté par la Société algéro-chinoise des engrais, qui sera créée en 2022 entre deux complexes. Les mines algérienne Azmidal et Algérie et deux mines chinoises Wuhuan et Tian An, dans l’est du pays, exploiteront une mine de phosphate dans la province de Tebessa, ainsi que la transformation chimique et la production de phosphate et de gaz naturel, d’engrais phosphatés et azotés et de produits chimiques dans la province de Souk Ahras.

Suptnik/Alexeï Nikolski – Dans cette photo d’archive du 27 juillet 2018, le président russe Vladimir Poutine donne une conférence de presse à l’issue du 10e sommet BRICS (abréviation de Groupe des mondes). Les principales économies émergentes de Johannesburg sont le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud.

Selon le communiqué du groupe, la visite a permis des rencontres avec des entreprises qui entretiennent des relations avec Sonatrach, notamment la China National Petroleum Corporation opérant en Algérie à travers ses filiales Kunlun Digital, HQC, Huawei et Power pour discuter des opportunités d’investissement et de coopération conjointe dans le domaine. Hydrocarbures, énergies renouvelables, transformation numérique et nouvelles technologies utilisées dans l’exploration et la production d’hydrocarbures.

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Le projet devait initialement être porté par Sonatrach et Total, la partie algérienne détenant 51% et la société française 49%, mais l’usine a rencontré des problèmes de gestion et les travaux n’ont jamais commencé. Le partenaire français, Total, a finalement abandonné le projet, traduisant la volonté politique algérienne de renforcer la coopération avec les entreprises chinoises au détriment des entreprises françaises.

REUTERS/Ramzi Boudina – Siège de la société nationale d’énergie Sonatrak

De même, le projet du port El Hamdania Center dans la région de Sercel en Algérie est financé par un prêt du Fonds national d’investissement et un prêt à long terme de la banque chinoise Exim. En outre, la société asiatique Shanghai Ports exploitera le port. La Chine a fourni le plus de financement pour le développement de ce port. Cet investissement fait partie de la stratégie de la Chine visant à construire une nouvelle ceinture de la Route de la Soie connue sous le nom de Belt and Road Initiative (BRI). La BRI est un réseau complet de liens commerciaux et d’échanges d’exportation entre la Chine et diverses parties du monde, que l’Institut asiatique promeut depuis 2013.

Ces investissements importants sont possibles à la suite d’efforts législatifs visant à modifier la loi sur les investissements entrants et sortants et à promulguer une législation visant à alléger les contrôles bureaucratiques et à offrir des incitations fiscales et douanières aux opérateurs économiques, en particulier dans des secteurs stratégiques tels que l’énergie et les mines. Avec ces investissements étrangers, l’Algérie espère relancer son économie après la crise économique de ces dernières années.

REUTERS/Dado Ruvic – Logo CNPC (China National Petroleum Corporation)

Les investissements croissants de la Chine en Algérie dans les secteurs de l’énergie et de la logistique montrent la volonté de la Chine d’étendre sa puissance et son influence au Maghreb au détriment des partenaires traditionnels de l’Algérie. Dans ce cas, l’Algérie a demandé à rejoindre les BRICS, une organisation économique créée conjointement par le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud. La Chine et la Russie ont déjà exprimé leur souhait que l’Algérie rejoigne l’organisation BRICS, et les négociations avec l’initiative continuent d’avancer, confirmant la volonté du pays nord-africain de se tourner de plus en plus vers l’Asie et de se positionner sur la scène internationale.

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