Biden et Xi se rencontrent alors que les États-Unis et la Chine cherchent une nouvelle réinitialisation

Le président américain Joe Biden et le dirigeant chinois Xi Jinping se rencontreront en marge d’un sommet à San Francisco plus tard ce mois-ci, a confirmé Washington mardi, alors que les deux parties cherchent à nouveau à rétablir leurs relations souvent difficiles dans un contexte de troubles mondiaux provoqués par les guerres en Ukraine. … Et l’Europe. Moyen-Orient.

S’exprimant dans la capitale américaine, la secrétaire de presse de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a déclaré que le président attendait avec impatience une « réunion constructive » lors du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC), qui débute le 14 novembre.

Mme Jean-Pierre a ajouté que Washington estime que la meilleure façon de gérer la « concurrence intense » avec Pékin est de recourir à une « diplomatie intensive ». « Et c’est ce qui va arriver avec le président. »

L’annonce – que Mme Jean-Pierre a semblé faire par inadvertance, puis confirmée à la demande des journalistes – intervient après des semaines de rapprochement entre les deux parties, notamment un accueil chaleureux du gouverneur de Californie, Gavin Newsom, à Pékin, et une visite aux États-Unis. la semaine dernière. Écrit par le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi.

Le sommet de San Francisco sera la première fois que M. Xi et M. Biden se parleront face à face depuis novembre 2022, lorsqu’ils se sont rencontrés à Bali, en Indonésie, en marge du G20. Pékin a déclaré que ces négociations représentaient le désir du président Xi de ramener la relation « sur la voie d’un développement sain et stable », mais le Consensus de Bali a rapidement fait dérailler à cause du ballon espion chinois, des restrictions américaines sur les exportations de technologies et des tensions autour de Taiwan.

S’adressant aux journalistes mercredi à Pékin, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, a déclaré que les deux parties devraient s’efforcer de revenir au Consensus de Bali et « ont convenu de travailler ensemble en vue du sommet de San Francisco ». Mais il a ajouté que la route vers la Californie ne peut pas dépendre « de la conduite automatisée ».

La réunion de ce mois-ci sera marquée par « des attentes raisonnablement faibles », a déclaré Jude Blanchett, expert de la Chine au Centre d’études stratégiques et internationales basé à Washington.

« Le but de la réunion est de se rencontrer », a déclaré M. Blanchett. « Il s’agit autant de pérenniser la relation au cours des 12 prochains mois que d’un engagement supplémentaire ou de toute avancée majeure. »

Il a ajouté que les bons enseignements du sommet Xi-Biden, en particulier, pourraient contribuer à ouvrir certaines parties du système chinois qui hésitaient à s’engager avec les États-Unis, « à pousser réellement à un engagement et à un dialogue plus significatifs sur les défis partagés et les enjeux mutuels ». antagonismes. »

Cela pourrait conduire à une plus grande coopération sur des sujets tels que le changement climatique et la production de fentanyl, tout en apaisant le discours sur des questions brûlantes telles que Taiwan et la mer de Chine méridionale, où la Chine est actuellement engagée dans une impasse avec les Philippines, un allié clé des États-Unis. .

Autre signe de la volonté de Pékin d’assurer une rencontre harmonieuse entre les deux dirigeants, Hong Kong a annoncé mardi que son chef de l’exécutif, John Lee, ne participerait pas au sommet de l’APEC en raison de « problèmes de calendrier ».

Les États-Unis ont imposé des sanctions à M. Lee, un ancien chef de la sécurité, pour son rôle dans la répression du mouvement pro-démocratie à Hong Kong, et on craignait qu’il ne soit interdit de se rendre en Californie, créant ainsi une potentielle crise diplomatique. auquel Pékin serait confronté avec force. Pressé d’ignorer. Au lieu de cela, Hong Kong sera représenté à l’APEC par le secrétaire financier Paul Chan.

James Palmer, auteur de Foreign Policy’s China Brief, a déclaré que le réchauffement apparent ne devrait pas détourner l’attention des profondes divisions dans les relations entre les États-Unis et la Chine.

« Malgré tous les propos relativement aimables tenus à huis clos, les responsables chinois et les médias d’État restent profondément anti-occidentaux, à un degré bien plus grand qu’avant la pandémie de Covid-19 », a écrit Palmer cette semaine. « Le récent sommet de la Ceinture et de la Route à Pékin a été marqué par l’adhésion totale de Moscou, renforcée cette semaine lors d’une réunion des dirigeants militaires russes et chinois, au cours de laquelle les deux parties ont également condamné Washington. »

Palmer a déclaré que M. Xi était pris entre le désir d’une relation plus stable avec l’Occident, comme en témoignent les prochaines réunions avec M. Biden et le Premier ministre australien Anthony Albanese, et la nécessité de « faire un bouc émissaire pour tous les problèmes de la Chine ». Avec une économie à la traîne et un mécontentement public croissant.

Cela se traduit par une relation particulièrement fragile des deux côtés – comme nous l’avons vu lors de l’incident du ballon espion, lorsque le tumulte politique aux États-Unis a conduit à l’annulation du voyage de M. Blinken à Pékin, entraînant un revers important dans les efforts de stabilisation ; Et les réactions chinoises aux relations des États-Unis avec Taiwan.

M. Blanchett a déclaré que les gouvernements américain et chinois sont exposés à des pressions nationales internes, ainsi qu’à une situation internationale turbulente, car il existe des divergences fondamentales entre eux sur l’Ukraine, sur la manière de répondre à la guerre au Moyen-Orient et sur Taiwan. . Cette dernière question reviendra certainement dans la conversation entre Biden et M. Xi, mais toutes les assurances que l’une ou l’autre partie peut offrir à l’autre seront mises à l’épreuve lorsque l’île autonome organisera des élections en janvier, au moment même où la course à la présidentielle américaine s’intensifie. plus haut.

Outre les tensions croissantes en mer de Chine méridionale, M. Blanchett a déclaré : « Taïwan reste le problème le plus important si l’on réfléchit aux raisons pour lesquelles les relations entre les États-Unis et la Chine ne s’améliorent pas ».