Paris (AFP) – Il est rare que l’histoire de la parution d’un livre soit plus mystérieuse que l’intrigue du roman.
Mais une chose peut être dite à propos de « Guerre » (guerre) de Louis-Ferdinand Céline, l’une des figures littéraires les plus célèbres et les plus controversées de France, qui arrive dans les librairies jeudi, quelque 78 ans après la disparition de son manuscrit.
La réputation de Céline a survécu d’une manière ou d’une autre et il était l’un des collaborateurs les plus fidèles de la France avec les nazis.
Déjà une superstar a été créditée de son premier roman, Voyage au bout de la nuit (1932), et Céline est devenue l’une des propagandistes antisémites les plus actives avant l’occupation française.
En juin 1944, alors que les Alliés progressent vers Paris, l’écrivain est contraint de déposer sa pile de manuscrits dans sa résidence de Montmartre.
Céline, qui a fait la guerre à la Gestapo, a signalé les Juifs et les étrangers aux autorités et a publié des pamphlets racistes sur les conspirations juives dans le monde, s’attendant à un traitement sévère.
Pendant des décennies, personne ne savait ce qu’étaient devenus ses documents et il a accusé avec colère les manifestants de les avoir brûlés.
Mais à un moment donné dans les années 2000, ils se sont retrouvés avec le journaliste à la retraite Jean-Pierre Thibaut, qui est passé aux héritiers de Céline l’été dernier – complètement au-delà du bleu.
‘Un miracle’
Malgré cette histoire confuse, les critiques du roman de 150 pages de Calimard ont été unanimement saluées.
« La fin d’un mystère, la découverte d’un grand texte », écrit Le Point ; Un « miracle » dit Le Monde ; « Essoufflement », indique Le Journal du Dimanche.
Colimard n’a pas encore précisé s’il y aura une traduction.
Comme la plupart des œuvres de Céline, il s’agit d’une autobiographie détaillée décrivant ses horribles expériences pendant la Première Guerre mondiale.
Cela commence par la découverte du brigadier Ferdinand, âgé de 20 ans, miraculeusement vivant après s’être réveillé sur le champ de bataille belge, et son traitement et son départ précipité vers l’Angleterre – tous basés sur les expériences réelles de Céline.
His Time Through the Channel est le titre d’un autre roman récemment découvert, « Londres » (Londres), qui sera publié cet automne.
Si les critiques français semblent réticents à prêter attention à la politique antisémite de Céline, c’est que ses premiers écrits (le « chœur » daterait de 1934) en montrent peu de traces.
« Voyage au bout de la nuit » a en fait été bien accueilli par les progressistes pour son message anti-guerre, ainsi que pour son style argotique qui tendait deux doigts au sentiment bourgeois.
L’attitude de Céline envers les Juifs s’est manifestée dans la brochure de 1937 « Bagatelles pour un massacre ».
Il n’a jamais reculé. Après la guerre, il a lancé une campagne de négation de l’Holocauste et a tenté de brouiller les pistes autour de ses propres exploitations en temps de guerre – lui permettant de rentrer en France sans en subir les conséquences.
« Surprise divine »
De nombreux acteurs de la scène littéraire française sont désireux de faire la distinction entre la première et la fin de Céline.
« Ces manuscrits arrivent au bon moment – ils sont une divine surprise – Céline est redevenue écrivain: importante de 1932 à 1936 », a déclaré à l’AFP l’historien de la littérature Philip Roosein.
D’autres critiques disent qu’au début, Céline a caché ses vrais sentiments.
Ils citent une citation qui illustre le fossé entre ses romans progressistes et les sentiments réactionnaires : « Savoir ce que veut le lecteur est le travail de tout écrivain qui est économiquement très contraint de suivre les civilisations comme un commerçant », écrit Céline.
Bien qu’il ait atterri dans le nazisme, il était l’un des meilleurs historiens du traumatisme de la Première Guerre mondiale et de la mauvaise santé des années avant la guerre.
Une exposition sur l’invention des manuscrits s’ouvre jeudi à la galerie Calimart et présente des feuilles manuscrites originales de « chœur ».
Ils se terminent par la phrase générale de Céline : « J’ai pris la guerre dans ma tête. C’est enfermé dans ma tête. »
Dans les dernières années avant sa mort en 1961, Céline pleura sans fin la perte de ses manuscrits.
Sur le mur de l’exposition se trouve sa citation : « Ils les ont brûlés, presque trois manuscrits, sensibilisation aux insecticides ! »
C’était une occasion – pas une seule occasion – qu’il avait tort.
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