Amnesty International rapporte que le président français Emmanuel Macron est en tête de liste des 14 chefs d’État actuels ou anciens ciblés pour piratage par des clients de la célèbre agence d’espionnage israélienne NSO Group.
« Une expression sans précédent (…) devrait couper le dos aux dirigeants mondiaux », a déclaré mardi Agnes Calamart, la secrétaire générale d’Amnesty dans un communiqué.
Parmi les cibles possibles sur la liste des 50 000 numéros de téléphone divulgués à Amnesty figurent les articles interdits à but non lucratif de la presse parisienne, notamment les présidents Imran Khan du Pakistan, Cyril Ramaphosa d’Afrique du Sud et Barham Salih d’Irak. La liste comprend trois premiers ministres actuels et le roi Mohammed VI du Maroc, selon le Washington Post.
Le Post a déclaré qu’aucun des chefs d’État ne remettrait leurs smartphones à des tests médico-légaux afin de déterminer s’ils avaient été infectés par le logiciel espion Pegasus de niveau militaire de NSO. Trente-sept des téléphones identifiés au cours de l’enquête ont été jugés en infraction ou montraient des signes d’infection.
Seize membres du Post et de la Global Media Federation ont eu accès à la liste divulguée. Un autre membre, le quotidien français Le Monde, a conclu que 15 membres du gouvernement français pourraient avoir été parmi les cibles potentielles avec Macron en 2019.
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Suite aux premiers rapports des membres de la Confédération dimanche, le parquet de Paris est largement soupçonné d’avoir utilisé le logiciel espion de niveau militaire Pegasus de l’ONS pour cibler des journalistes, des militants des droits humains et des politiciens dans plusieurs pays.
Dimanche, Amnesty International a publié une analyse médico-légale du ciblage présumé des services Web fournis par l’infrastructure de l’ONS. En réponse, Amazon a déclaré qu’il « fermait les comptes NSO qui ont été confirmés pour prendre en charge l’activité de piratage signalée ». Amazon a déclaré que les comptes violaient ses conditions d’utilisation.
Digital Ocean est une autre entreprise américaine identifiée par Amnesty comme l’hôte des serveurs NSO. Contacté par l’Associated Press, Digital Ocean n’a ni confirmé ni nié si ces serveurs avaient été identifiés ou déconnectés.
« Toutes les infrastructures décrites dans la déclaration d’amnistie ne se trouvent plus dans l’océan numérique », a-t-il déclaré mardi dans un communiqué par courrier électronique sans donner plus de détails.
Les conclusions de la fédération élargissent considérablement la portée des allégations dans lesquelles le groupe NSO est impliqué depuis 2016. Il s’agit notamment de la surveillance des amis et des parents du journaliste assassiné Jamal Kashoki à l’intérieur du consulat saoudien à Istanbul – et de ce que les critiques appellent le besoin urgent de réglementer la vente mondiale d’outils de piratage d’affaires.
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Le Mont a déclaré que des milliers de personnes prétendument sélectionnées par les clients de l’ONS pour une éventuelle surveillance avaient des numéros de téléphone pour Macron et des membres du gouvernement de l’époque. Dans cette affaire, Le Monde prétend que le client était un service de sécurité marocain non identifié.
La liste a pu relier plus de 1 000 numéros à des individus dans 50 pays, dont plus de 600 politiciens et responsables gouvernementaux et 189 journalistes. Le stock le plus important se trouvait au Mexique et au Moyen-Orient, où l’Arabie saoudite serait l’un des clients de NSO.
La liste comprend des numéros de téléphone d’Azerbaïdjan, du Kazakhstan, du Pakistan, du Maroc et du Rwanda, ainsi que les numéros de téléphone de plusieurs membres de la famille royale arabe, a indiqué la fédération.
Un responsable du bureau de Macron a déclaré que la déclaration du Monde ferait l’objet d’une enquête par les autorités et que si la cible était prouvée, elle serait « très grave ».
Le Mont a cité l’ONS qui aurait déclaré que le président français n’avait jamais été pris pour cible par ses clients.
Le panel de l’ONS a nié qu’il n’avait pas encore tenu de « liste d’objectifs potentiels, passés ou existants ». Il a qualifié le rapport Forbidden Stories de « plein de fausses hypothèses et de théories non confirmées ».
La source de la fuite – comment elle a été identifiée – n’a pas été divulguée. Bien que le fait de conserver un numéro de téléphone dans les données ne signifie pas qu’une tentative a été faite de pirater un appareil, la fédération a déclaré qu’elle pensait que les données pointaient vers des cibles potentielles pour les clients du gouvernement NSO.
Le parquet de Paris a déclaré mardi dans un communiqué avoir ouvert une enquête sur d’éventuelles allégations d’atteinte à la vie privée, d’utilisation illégale de données et de vente illégale de logiciels espions.
Comme il est courant en droit français, le procès ne nomme pas le suspect, mais vise in fine à déterminer qui peut être renvoyé en jugement. Elle a été déclenchée par une plainte en justice de deux journalistes et du site de renseignement français Mediabart.
Plusieurs poursuites ont été déposées par des victimes contre le groupe NSO, dont Facebook, pour des allégations selon lesquelles la société israélienne aurait piraté son application WhatsApp.
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