Par John J. Metzler
PARIS – L’une des idées fausses les plus répandues dans les relations transatlantiques est le commentaire instinctif, presque instinctif, selon lequel les Français n’aiment pas les Américains. Autrement dit, à moins d’ignorer qu’une grande partie de la musique diffusée à la radio française est américaine, qu’une grande partie de la télévision aux heures de grande écoute est américaine et que la majorité des superproductions au box-office, de Batman à The Lorax, sont produites à Hollywood.
De nombreux Français dénonçaient depuis longtemps l’américanisation de la France et le défi majeur que la langue anglaise représentait pour la langue de Molière. Le franglais, une combinaison de mots anglais et français, est un anathème pour les gardiens littéraires autoproclamés depuis des générations, mais lorsqu’il s’agit de divertissement pur, Hollywood tient bon.
Promenez-vous près de l’un des cinémas des Champs-Élysées, de Montparnasse ou de l’un des grands boulevards, et il devient étonnamment clair que « la nuit noire se lève » sur la Ville Lumière. Observez les quais de la gare et regardez les publicités du nouveau film Schwarzenegger/Stallone, The Expendables.
Par exemple, lors de la dernière semaine de juillet, parmi les 10 premiers succès du box-office en France, six étaient des films américains. The Dark Knight Rises est en tête de liste, suivi de Ice Age 4, The Amazing Spider Man et The Lorax. Suivront quelques comédies produites en France, puis Madagascar 3 et Trespass.
L’ouverture cette semaine est Abraham Lincoln. Vampire Hunter, Lady Vegas (Lay the Favorite) et Step Up 4 (Sexy Dance : Miami Heat).
En regardant de manière plus large les succès au box-office de l’année dernière, nous constatons également une forte présence à Hollywood, même si certaines attractions majeures telles que la comédie française Les Intouchables arrivent en tête de liste.
L’industrie cinématographique française, qui reste fortement subventionnée par l’État, a sans doute produit des films impressionnants. The Artist, le film muet nostalgique en noir et blanc, a remporté cinq Oscars pour le meilleur film, le meilleur acteur et le meilleur réalisateur.
En fait, les Français sont un peuple orienté vers le cinéma et ont des taux de fréquentation élevés.
Selon le Centre national de la cinématographie, 2011 a été la meilleure année pour le cinéma national depuis 1984. La part de marché des films français a atteint 41,6 pour cent en 2011, contre 35,7 pour cent en 2010. Il est intéressant de noter que la part de marché du cinéma américain est tombée à 46 pour cent. pour cent. Comparé à 47,6 pour cent en 2010.
Les chaînes de télévision reflètent également le très fort attrait des programmes américains doublés issus des rediffusions de House et des séries populaires Bones et Body of Proof. Toutes les émissions policières et du NCIS familières au public américain sont également très populaires. Si les Français aiment traditionnellement les romans policiers, il semble désormais que tout se passe à Miami, Malibu ou Manhattan. A bien y penser, c’est là que se rendent également de nombreux touristes français.
Sur un large éventail de stations de radio françaises, il y a un rythme constant de musique américaine, de la nostalgie au jazz en passant par le hip-hop. Ajoutez le rap français et vous verrez qu’il y a aussi une forte influence imitative.
Les philosophes et les dirigeants politiques des campagnes de Gosh parleront de la langue et de la culture françaises attaquées par les Américains : c’est certainement le cas. Cependant, n’oublions pas que dans une société libre, les choix, que ce soit en matière de box-office ou de changement de chaîne, ne peuvent pas être programmés à l’avance, mais se reflètent dans des choix personnels.
Au milieu d’un triste été marqué par la stagnation de l’économie et l’incertitude quant à l’orientation de la nouvelle administration socialiste, le cinéma offre toujours un élément d’évasion. Ce n’est pas la première fois qu’Hollywood présente un tel choix.
Jean C. Metzler est un correspondant des Nations Unies couvrant les questions diplomatiques et de défense. Il est l’auteur de « The Transatlantic Divide ». Crack États-Unis/zone euro ? (Presse universitaire, 2010).
« Passionné de télévision extrême. Amateur de nourriture sans vergogne. Maven typique de la bière. Expert Internet sympathique. »
More Stories
Les succès français ont pris d’assaut le monde du divertissement
Star d' »Emily in Paris » : les Français n’ont aucun sens de l’humour
Alicia Burke de Pulse shoote le Vogue français | divertissement