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L’amendement du Québec à sa loi stricte sur le français à l’étude lors des audiences

Par Siddhartha Banerjee, La Presse Canadienne le 1er octobre 2021.

Simon Jolin Barrett, ministre québécois responsable de la langue française, prend la parole au début d’un comité législatif examinant le projet de réforme de la loi sur la langue française, le mardi 21 septembre 2021, à l’Assemblée législative de Québec. La Presse Canadienne / Jacques Boasino

MONTRÉAL – La réforme proposée par le Québec de sa charte de la langue française fait l’objet d’un examen minutieux lors des audiences législatives.

Présenté en mai, le projet de loi 96 est le plan du Québec visant à moderniser le projet de loi 101, la charte de la langue française de la province adoptée pour la première fois en 1977 par le gouvernement de René Lévesque.

Le gouvernement du premier ministre François Legault a décrit sa proposition de réforme comme une réponse raisonnable aux études du Bureau de la langue française au Québec indiquant que la langue française se détériore dans la province, en particulier à Montréal.

« Il est temps d’agir avec force », a déclaré Simon-Jolin-Barrett, le ministre en charge de la langue française, au début des auditions.

Le projet de loi fait toujours son chemin dans le processus législatif, mais il a attiré l’attention nationale lors du débat sur les élections fédérales en anglais. La coordonnatrice Chachi Corll a décrit la loi 96 comme l’une des deux lois « discriminatoires » au Québec, l’autre étant la loi 21, qui interdit à certains travailleurs du secteur public de porter des signes religieux au travail.

Le projet de loi 96 cherche à modifier unilatéralement la constitution canadienne pour affirmer le Québec comme nation et le français comme langue officielle. Il comprend également 200 amendements visant à renforcer la position des Français. Ils comprennent un appel à des lois d’inscription plus strictes, à davantage d’exigences linguistiques en entreprise et à moins de possibilités d’admission dans les collèges de langue anglaise.

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Le gouvernement de Legault a invoqué la clause malgré la constitution canadienne pour protéger le projet de loi contre les contestations fondées sur la Charte.

Le Community Groups Network of Quebec, un organisme-cadre représentant les organismes de la communauté anglophone, a demandé au gouvernement Legault de retirer le projet de loi ou du moins de supprimer la clause d’exception.

« Le projet de loi 96 propose la réforme la plus complète du système juridique au Québec depuis la Révolution tranquille », a déclaré Marilyn Jennings, directrice générale du réseau, lors des audiences. « Un changement de cette ampleur nécessite des discussions et des débats sérieux au sein de la société québécoise.

Jolene Barrett a déclaré que les institutions anglophones seraient respectées.

« Je veux rassurer la communauté anglophone ‘ce projet de loi est pour l’inclusion, pour inclure tous les Québécois du Québec, que tout le monde fait partie de la communauté' », a-t-il déclaré. « Nous ne prenons aucun droit de personne dans ce projet de loi. . »

Le réseau était d’accord sur l’importance de protéger la langue française, mais n’était pas d’accord sur le fait que la langue française était en déclin sur le territoire. Le groupe a également demandé au gouvernement de demander un renvoi à la Cour d’appel du Québec sur la constitutionnalité et le sens de la modification constitutionnelle.

L’Association du Barreau du Québec a déclaré lors des audiences qu’elle craignait que le projet de loi ne porte atteinte à l’indépendance de la magistrature, car il supprime l’exigence selon laquelle les juges doivent être bilingues dans la province.

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L’assemblée s’est également opposée à une section du projet de loi stipulant que la version française des lois a préséance sur les traductions en anglais, ce qui, selon elle, pourrait être en violation de la constitution. L’article 133 de la Constitution stipule que les lois fédérales et les lois du Québec doivent être édictées dans les deux langues, et cet article ne relève cependant pas d’une clause.

De son côté, le Conseil des patrons, qui représente les employeurs du Québec, a soulevé des inquiétudes quant à l’impact du projet de loi sur les petites entreprises. Le projet de loi 96 oblige les entreprises de 25 employés ou plus — moins de 50 — à travailler en français, créant plus de paperasserie pour les petites entreprises.

Une partie du projet de loi limiterait la capacité des entreprises à exiger des candidats qu’ils parlent une langue autre que le français, ce qui, selon le Conseil des employeurs, ne tient pas compte de l’impact sur les entreprises faisant des affaires dans le reste du Canada ou à l’étranger.

La responsabilité incombe aux entreprises elles-mêmes, qui doivent prouver qu’elles ont pris « tous les moyens raisonnables » pour éviter qu’on leur demande de connaître une autre langue que le français.

« Cette mesure pourrait également avoir pour effet négatif de limiter la nomination de certains candidats, notamment parmi les groupes marginalisés de la population », a déclaré le conseil. « Dans une économie mondialisée comme la nôtre, parler plusieurs langues a une valeur ajoutée et ne doit pas être pénalisé.

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Un autre point de discorde est l’accès aux collèges anglophones, appelés cégeps. Les partisans de la ligne dure linguistique, comme la Société Saint-Jean-Baptiste, soutiennent que l’accès à ces écoles devrait être strictement limité et soumis à la Charte, qui interdit actuellement à la plupart des francophones et des immigrants de fréquenter les écoles primaires et secondaires de langue anglaise.

Le gouvernement a opté pour une approche modérée, refusant d’étendre la charte aux collèges juniors, mais limitant le nombre d’étudiants pouvant y assister.

Guy Rocher, universitaire, sociologue et architecte du projet de loi 101, a déclaré lors des audiences que le gouvernement avait commis une erreur en 1977 en n’incluant pas les petits collèges dans la loi linguistique originale. Rocher, maintenant âgé de 97 ans, a laissé entendre que le gouvernement de l’époque n’avait aucune idée de l’importance du système des petits collèges.

« Les choses ont changé, le contexte a changé », a déclaré Rocher. « Si je suis ici, c’est parce que je m’inquiète pour l’avenir de la langue française. A mon âge, j’ai le droit de m’inquiéter pour l’avenir. » ??

Les consultations se poursuivront jusqu’au 7 octobre.

Ce rapport a été publié pour la première fois par La Presse Canadienne le 1er octobre 2021.

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